...Mais les images restent... CD seul
Écouter un extrait
Ernesto Molinari (clarinette)
Thomas Demenga (violoncelle)
Marino Formenti (piano)
WDR Sinfonieorchester
Peter Rundel (direction)
1. Aus Bebung - 2. Assonance lll - 3. ...mais les images restent... - 4. ...Es bleibt eine zitternde Bebung... (Nachlese lll)
Michael Jarrell a su creuser patiemment son sillon, fort d'un artisanat éprouve à tous les genres et effectifs en vertu d'un catalogue à présent bien fourni. Le présent disque résume sa trajectoire sur une période d'environ vingt ans (1989-2007) non sans faire apparaître en filigrane la figure tutélaire de Pierre Boulez à travers un goût prononcé pour la prolifération du matériau, dont le germe est extrait d'une oeuvre préexistante. Jarrell n'assigne pas de limite à son territoire, lequel prend forme au fur et à mesure du processus créateur. On distingue cependant une même courbe dramaturgique qui va de la tension à l'apaisement, la notation faisant prévaloir une écriture instrumentale de plus en plus aéree.
La mobilité quasi mercurielle des figures comme les séries d'énergiques irruptions se retrouvent dans la seule pièce pour un seul instrument, ... mais les images restent..., où l'aspect convulsif du discours est très bien restitue par le pianiste Marino Formenti. L'orchestre de la WDR de Cologne intervient dans l'oeuvre maîtresse du disque sous-titrée Nachlese Ill, qui tisse un dialogue tout en illusions de timbres entre les deux solistes (clarinette et violoncelle) et la formation symphonique. Comme toujours chez Aeon, la notice le dispute en excellence à la prise de son.
Jérémie Bigorie
Classica n°201 (avril 18)