08/10/2010 - Paris, Festival d'Automne, Salle Pleyel - David Grimal (violon), Orchestre Philharmonique de Radio France, Peter Eötvös (direction)
Le concerto pour violon et orchestre de Beethoven est connu de tous les mélomanes et fait l'objet d'une multitude d'enregistrements. Le ressassement permanent du répertoire du passé constitue l'essence même de l'industrie culturelle, ressassement qui, en retour, efface des anciens chef-d'oeuvres leurs contours spécifiques, leurs anomalies ou leurs particularités uniques.
Le concerto pour violon et orchestre de Beethoven propose un grand nombre de telles anomalies: l'ambivalence du rôle soliste du violon principal, que les timbales lui dispute dès le début du morceau - l'écriture de ce même violon principal, qui se réfère très nettement à l'écriture pianistique viennoise (sauts d'octaves, chaînes de tierces ascendantes, etc.).
Il s'agit donc de retrouver l'irraisonnable propre au concerto Beethoven par une instrumentalisation de sa substance, dans les fléchissements et plissures qu'elle propose. Au-delà, c'est de l'écoute comme expérience active dont il s'agit, d'une écoute comme expérience de l'interprétation individuelle, personnelle, qui se montrerait, se poserait comme contradiction radicale de l'écoute aliénée que représente la réification culturelle propre à l'industrialisation non seulement de l'art, mais de la réception et de la possibilité même de réception de l'art.
Brice Pauset
Cette pièce peut être interprétée en prélude au Concerto pour violon et orchestre de Beethoven, pour lequel Brice Pauset a composétrois cadences (28884) disponibles aux Editions Henry Lemoine.
2(+2picc).2(+ca).2.clB(+clCB).2(+Cbn) / 2.2.2.1 / timb.3perc / pno / hp / 8.8.6.6.4
