FEUILLIE Jacques

Création contemporaine et polyphonie ancienne sont les deux pôles de la personnalité artistique de Jacques Feuillie, entre lesquels sa formation de chanteur et ses activités de chef de choeur constituent un trait d'union - en effet, son implication en tant que compositeur n'exclut pas une attirance marquée pour les musiques vocales des XVe et XVIe siècles.
Il a fait ses études musicales à la Schola Cantorum, puis au Conservatoire National Supérieur de Paris dans les classes d'écriture et de composition. Il a étudié le chant avec Madeleine Vasilesco et Jacqueline Watrin et a été formé à la direction de chœurs auprès de Philippe Strubin. De 1970 à 1998, professeur au Conservatoire National de Région de Rouen, détaché à l'Université de Rouen-Haute Normandie (département de Musicologie), il a enseigné l'écriture, l'analyse, le chant choral, la technique vocale, etc. Il a dirigé de nombreuses chorales et animé pendant dix ans l'Ensemble vocal Jacques Feuillie (premiers enregistrements intégraux chez Arion des deux grands cycles de Claude Le Jeune : Les Octonaires et Le Printemps - Grand Prix du Disque de l'Académie du Disque Français). Il a consacré une thèse de doctorat à un autre illustre musicien de la Renaissance, Josquin Desprez (Les messes de Josquin Desprez et leur exécution, inédite).
Sa participation en tant que chanteur soliste au Nouvel Ensemble Contemporain dirigé par Pierre Albert Castanet (Rouen) lui a donné l'occasion de participer à de nombreuses créations (œuvres de P.A. Castanet, Nicola Cisternino, Michel Decoust, J. Feuillie, Lucien Guérinel, Dominique Lemaître, Ivan Madarasz, Hollos Mathe, Jacques Petit, Henri Pousseur...)
Ses œuvres musicales comportent diverses partitions instrumentales, pour solistes ou pour ensembles - elles font fréquemment appel à l'instrument de prédilection du compositeur, à savoir la voix. L'écriture de Jacques Feuillie accorde, au sein d'un langage de nature généralement atonale, une fonction privilégiée à l'intervalle, dont elle exploite les propriétés aussi bien dans le domaine mélodique que dans celui de la couleur sonore ou de l'organisation formelle, lui donnant même parfois une fonction symbolique.