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un extrait
13/06/2019 - Tokyo (Japon), Suntory Hall - Kuss Quartett
Alors que j'étais petit enfant, c'est la rencontre avec la musique de Beethoven qui m'a donné envie de devenir musicien. C'est elle qui est ma colonne vertébrale de compositeur, qui répond toujours aux questions que je me pose, qui ne cesse de me porter, d'incarner pour moi l'élévation artistique absolue. Parmi toute la production de Beethoven, les quatuors ont une importance particulière pour moi, représentant le nec plus ultra de ce qu'il est possible de composer pour cette formation.
Rendre hommage à Beethoven est quasiment impossible pour moi, car le rapport que j'ai à ce compositeur relève d'une trop grande intimité, même s'il y a quelques années, j'ai écrit un prélude à la Quatrième symphonie pour Riccardo Chailly et l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, puis une vaste Cantate n°3 pour choeur et orchestre en miroir avec la Neuvième symphonie à l'attention de François-Xavier Roth, du choeur de la radio de Stuttgart et de l'Orchestre de la SWR. Pour ce Sixième quatuor, intimidé par le projet de me confronter à un corpus qui représente pour moi le Nirvana de l'histoire de la musique, j'ai décidé de m'orienter vers un projet humoristique. En effet, l'idée était de condenser la matière thématique des 17 opus de Beethoven en 11 minutes. Ainsi les différents éléments originels se répondent-ils dans une chronologie nouvelle, les citations étant déformées, placées dans des contextes inouïs.
Bruno Mantovani
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