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un extrait
27/09/1988 - Strasbourg - Les Percussions de Strasbourg
Dans Voûtes, j'ai travaillé sur l'idée de l'éclat du cuivre provoqué par des chutes tournoyantes sur des surfaces réfléchissantes. Il s'agit d'une étude sur de nouveaux transitoires d'attaques non restreintes au percussif. De plus, de par son caractère limité, la percussion exprime au delà de la percussion : ce que l'on pourrait appeler l'énigme du son. Ainsi la chute, l'éclat du cuivre dans la résonance d'une voûte, m'évoque - par litote acoustique - l'éclat de la voix et le rire. Cette orchestration de cuivre est soutenue en pédale par de grands vases chinois mettant en vibration, par sympathie sur des fréquences très précises, des caisses claires. Je retrouve dès lors ce privilège du matériau "percussion", l'interférence d'un corps sonore sur un autre, le phénomène d'un ébranlement et l'évocation du souffle. Tout au long de cette oeuvre, ces nouveaux transitoires d'attaque deviennent comme des structures de développement. Il en résulte une variation continue sur trois modes (trois courtes pièces : Tournoiement du cuivre = sanglot, voûte, pulvériser) obtenus par l'utilisation contrôlée des diamètres des métaux, des caractéristiques des surfaces réfléchissantes, des temps de résonances et des vitesses des chutes circulaires. La polyphonie rythmique n'est plus limitée à la scansion. Avec Voûtes, je tente de nouvelles écritures du "faire sonner".
Michaël Levinas
Enregistrement
1 CD aeon, AE0103, Voûtes
Préfixe - Arsis et Thésis - Froissement d'ailes - Voûtes - Rebonds - Trois études pour piano - La Cloche fêlée
Ensemble L'Itinéraire, Percussions de Strasbourg, Orchestre National de France