Écouter
un extrait
01/10/2022 - Düsseldorf (Allemagne), Tonhalle - Ensemble Notabu, Mark-Andreas Schlingensiepen (direction)
Nowhere cities est un projet spécifiquement conçu pour l'ensemble Notabu commanditaire de celui-ci auprès de Jérôme Combier. Nowhere cities est une pièce de 20 minutes conçue en 7 mouvements pour 15 instruments et une partie électronique. Elle propose le portrait de 7 villes imaginaires. Ces Villes fictives, chimériques, inspirées de villes européennes portent des noms reconstitués : Costerdon, Palin, Selis, Londam, Niven, Berhague, Amperis. Des relevés de sons seront effectués dans sept capitales d'Europe choisies pour leur différence linguistique : Paris, Londres, Venise, Lisbonne, Copenhague, Amsterdam, Berlin. A l'intérieur même d'une musique instrumentale, se glissent des sons électroacoustiques, parfois sous forme de fragments disséminés dans l'orchestre, parfois sous forme d'interludes autonomes.
Chacune des villes de Nowhere cities est un projet sonore et formel, architectural. Lointainement inspirée de la photographie (Ecole de Düsseldorf, Andreas Gursky, Michael Wolf, Cyrus Cornut, Laurent Kronental) et de projets architecturaux (le Plan voisin de Le Corbusier, le projet SeaTree de l'Agence Waterstudio, les spéculations architecturales de Vincent Caillebaud sur un Paris futuriste), chaque ville, chaque mouvement, propose sa propre matière, sa propre architecture, chaque ville est un parcours sonore qui est un espace particulier en soi.
Ici, c'est la monstruosité des villes qui interpelle et le sentiment qu'elles sont nos habitats et nos prisons. Ce questionnement environnemental préexiste au projet, même si, dans ce cas, nous sommes dans le piège : chaque ville est une nasse séduisante et horrible et il n'y a pas de solution.
Il est étonnant de constater que lorsqu'on appréhende nos villes avec un certain recul - la distance d'un appareil photographique disposé en un point éloigné, un drone etc. - lorsqu'on les envisage sous l'angle de la globalité, elles apparaissent alors fascinantes, belles ou laides peu importe, mais captivantes de par leur organisation, les géométries qu'elles dessinent, mais inversement, lorsqu'on s'y perd physiquement, qu'on se hasarde en ses recoins, nos villes délivrent une réalité tout autre, banale et âpre. C'est le débat sempiternel de l'ensemble et du détail, de l'idée et de l'empirisme, des choses de l'art (kunstdinge écrivait Rilke) et de la trivialité en soi des choses qui nous environnent. Où se situer ?
Retrouvez ici tous les audios, vidéos et autres documents (accompagnements, manuel du professeur, etc.) en téléchargement.
Connexion