Attention : conducteur noté en ut
La schizophrénie est une psychose chronique caractérisée par une dissociation de la personnalité se manifestant principalement par la perte de contact avec le réel, le ralentissement des activités, l'inertie, le repli sur soi et le refuge dans un monde plus ou moins délirant. Cette activité délirante s'organise autour de thèmes mégalomanes, mystiques, pseudo scientifiques avec une impression de dépersonnalisation, de transformation corporelle et morale. L'individu agit sous l'influence de forces étrangères imaginaires en rapport avec des hallucinations auditives, visuelles, kinesthésiques... D'un point de vue étymologique, schizo vient du grec skhizein qui signifie fendre, séparer et phrénie de phrên qui veut dire esprit.
L'idée de schizophrénie intervient de manière métaphorique et ce à différents niveaux de la pièce. La symbolique de la division, de la séparation de l'être reste omniprésente. Tout d'abord dans la théâtralisation de la dissociation progressive de l'individu matérialisée par le parcours à demi-circulaire en sens contraire du centre vers les extrémités de la scène des deux interprètes ne formant "qu'un" à l'état initial puis deux à l'état final. Ce dédoublement de la "personnalité" est également perceptible dans les rapports de timbres entretenus par le saxophone soprano et la clarinette Sib. Ces deux instruments à la fois proches et suffisamment éloignés permettent de créer une ambiguïté timbrique constante ainsi que des confrontations sonores parfois micro-intervalliques capables de générer des illusions psycho acoustiques se rapprochant peut-être de certaines hallucinations auditives rencontrées dans la schizophrénie…
Yann Robin
