Cinq pièces brèves Op. 39 - Danse grecque Op.14 - Berceuse Op.22 - Eglogue Op.29 - La Flûte de Pan Op.15 - Divertissement grec Op.23

Les flûtistes ont bien oublié le compositeur français Jules Mouquet, revenu à la lumière quand James Galway enregistra sa Flûte de Pan (1904), suivie de quelques pages restées dans l'ombre. Sara Ligas et Luca Nurchis ont réuni toute l'oeuvre pour flûte et piano de cet élève de Dubois et Leroux au Conservatoire de Paris.
Mouquet y enseignera l'harmonie après avoir décroché son Prix de Rome en 1896, séjourné à la Villa Médicis jusqu'en 1900 puis remporté deux médailles enviées (Trémont et Chartier) délivrées par l'Académie.
Carrière discrète, catalogue important (chez Lemoine), où la flûte, qui n'y est pas centrale, semble être le véhicule préférentiel de ses dilections pour la culture et les modes grecs antiques.
L'affaire commence mal : l'auteur (anonyme) de la notice confond en un seul homme notre compositeur et son homonyme, l'écrivain et éditeur (1878-1949) de Baudelaire, Samain et Rimbaud. Pour le reste, on n'y apprend guère comment, sans doute à Rome, et par les lectures de Gevaert ou d'Emmanuel, Mouquet s'initia aux modes hellènes. Toujours est-il qu'ils infestent son langage, de même que s'exprime une certaine propension à l'ascèse qui donne un ton singulier à certaines pages (Eglogue), lui faisant approcher, dans son Divertissement grec (1907), variations métriques à l'appui, une sorte de minimalisme. Dédiées à Taffanel et à ses disciples, dont Hennebains et Gaubert, ces courtes pièces relèvent tantôt de l'apprentissage, tantôt du concert. Dans ce dernier registre, la Flûte de Pan (1904), quoique d'une substance un peu mince, est une agréable petite sonate qui a sa place en récital. [...]

Michel Stockhem
Diapason n°669 (juin 2018)