Janvier 1984 - Centre Georges Pompidou, Paris - Ensemble 2e2m - Paul Méfano (direction)
Troisième arcade, Le choeur des arches, pourrait aussi s'intituler "Hommage à Gesualdo". Cette pièce m'avait été inspirée par les passages "étranges" que le compositeur italien fait du majeur au mineur. Cette étrangeté n'est pas simplement basée sur le caractère surprenant des enchaînement entre les deux modes mais sur l'instant de transition du majeur au mineur qui évoque la richesse des prismes lors du passage de la lumière à l'ombre.
Ces mystères de transition chez Gesualdo appartiennent à une écoute des franges du son, tout comme on peut percevoir quelque chose de l'écho de la voix humaine dans le frottement de l'archet contre la corde. Dans Le choeur des arches, j'ai tenté de suggérer par le frottement du crin contre la corde, un choeur de vieux moines italiens. Des sourdines vibratoires placées sur chaque corde de l'instrument, leur confèrent un timbre ancestral qui sonne comme les raclements de gorge de la langue italienne du XVIème siècle le coup d'archet étant le mouvement naturel et respiratoire qui entraîne la phrase du choeur. Cette pièce se termine sur un orage violent puis figé.
Michaël Levinas
perc / 0.0.4.4.2 ou multiple
