12.12.2024

L'oreille absolue est-elle surcotée ?

L'oreille absolue, un mythe fascinant

Quel est le point commun entre Mozart, Mariah Carey et, peut-être, votre voisine ? Tous pourraient être dotés de l'oreille absolue. Cette capacité mythique fait rêver, mais aussi suscite des légendes. Par exemple, Mozart a pu retranscrire le Miserere d’Allegri après une seule écoute, malgré les interdictions du Vatican de diffuser cette œuvre jalousement gardée.

Cependant, l’oreille absolue est-elle vraiment ce don miraculeux qui permettrait à ceux qui en sont dotés de dominer le monde musical sans effort ? Spoiler : ce n’est pas si simple. Heureusement, si vous ne possédez pas ce talent, l’oreille relative, beaucoup plus accessible, pourrait bien être tout aussi utile – voire plus. Et cela tombe bien car de nombreux outils existent pour travailler son oreille relative, comme l'ouvrage de Pascal Penotet, "L'Oreille relative absolue" récemment publié aux éditions Lemoine.


Oreille absolue vs. oreille relative : quelles différences ?


Qu'est-ce que l'oreille absolue ?

L’oreille absolue est la capacité à identifier une note de musique sans référence préalable. Autrement dit, une personne dotée de cette faculté entend un son et peut immédiatement en donner le nom. Cette aptitude repose davantage sur le cerveau que sur l’ouïe elle-même. Le cerveau associe chaque hauteur de son à une note précise, un peu comme une langue maternelle musicale.

Les origines de l'oreille absolue suscitent des débats. Est-elle innée, liée à la génétique, ou acquise, via une exposition précoce à la musique ? Une chose est sûre : une personne qui n’a jamais appris le solfège peut ignorer qu’elle possède l’oreille absolue, faute de vocabulaire pour nommer les notes.

Mais ce talent a ses limites. Par exemple :

  • Les instruments mal accordés deviennent insupportables pour ces oreilles exigeantes.

  • Les musiques jouées avec des diapasons différents (par exemple, La 415 Hz pour le baroque) peuvent être source de frustration.

  • Certains instruments, comme les transpositeurs, compliquent la vie des musiciens dotés de l’oreille absolue.

Enfin, on distingue l’oreille absolue « passive », qui permet simplement de nommer les notes, de l’oreille absolue « active », qui inclut la capacité à chanter une note exacte sur demande.

L’oreille relative, un outil indispensable

L’oreille relative, quant à elle, est la capacité à identifier les notes en comparant leurs hauteurs. Elle nécessite une note de référence, comme un diapason ou une première note jouée. C’est cet outil qui permet :

  • Aux musiciens de s’accorder entre eux,

  • Aux chanteurs de s’adapter à l’harmonie ou à l’accompagnement,

  • Aux compositeurs de créer des structures harmoniques complexes.

L’oreille relative s’acquiert et se travaille, notamment en cours de solfège. Par des exercices simples et progressifs, comme l’identification d’intervalles ou la reconnaissance de structures harmoniques, il est possible de développer cette aptitude jusqu’à un niveau avancé. L’entraînement consiste à entendre, analyser, puis nommer les sons – un processus qui devient de plus en plus naturel avec la pratique.


Une méthode pour développer son oreille

Bonne nouvelle : même sans oreille absolue, il est possible d’approcher ce niveau de perception grâce à des méthodes spécifiques. Ainsi, aux éditions Henry Lemoine, nous proposons une méthode nommée L’oreille relative absolue de Pascal Penotet.

Cette méthode repose sur un apprentissage progressif, en commençant par la gamme de La mineur pour éviter l’influence du mode de Do majeur. Le travail se concentre d’abord sur les attractions tonales (dominante/tonique, sous-dominante/tonique, sensible, etc.), puis intègre progressivement les 12 notes chromatiques avant de transposer dans d’autres tonalités.

Le tableau des tons voisins fourni dans le livre est un outil précieux qui simplifie l’enseignement et la pratique. Vous pourrez ainsi retrouver avec cette méthode des sensations proches de celles développées dans les cours de musicologie ou de formation musicale.


Pour conclure : une oreille en constante évolution

L’oreille absolue est donc impressionnante mais pas indispensable. L’oreille relative, bien que moins spectaculaire, se révèle être un outil d’une grande utilité pour les musiciens. Et surtout, elle est accessible à tous avec de la pratique.

Si vous souhaitez explorer cette approche, vous pouvez vous procurer la méthode L’oreille relative absolue directement sur notre site des éditions Henry Lemoine. Bonne exploration musicale !



Consuter l'ouvrage "L'Oreille relative absolue"



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