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Le Cyprès blanc (Timpani) CD seul

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Gérard Caussé (alto)
Orchestre Philharmonique du Luxembourg
Pierre-André Valade (direction)

Le Cyprès blanc - Surgir

Avec son cadet de douze ans Pascal Dusapin, Hugues Dufourt est certes le maître symphoniste parmi les compositeurs français de la génération moyenne. Son langage très original se concentre essentiellement sur les dimensions purement sonores du discours musical : une harmonie d'une richesse, d'un raffinement et d'une beauté exceptionnels, en étroite symbiose avec une invention égale quant aux timbres (c'est un orchestrateur génial), proche de la pensée spectrale, mais de manière moins systématique et plus libre que chez un Murail ou un Grisey. Par contre, la polyphonie est pratiquement absente, car elle n'a pas sa place dans pareil discours, d'où un statisme de surface, impression qu'accentue la rareté d'épisodes de vivacité rythmique. C'est que la dynamique discursive se situe au niveau des tensions dramatiques et non timbriques ; Dufourt est encore un de ces musiciens du son, a l'instar d'un Scelsi, mais au contraire de ce dernier les tensions dialectiques ne manquent nullement : ne serait-il pas ce rare oxymoron : un spectral-structuraliste ?
Dufourt est un maître du temps "long", porté sur les architectures monumentales. Les deux oeuvres réunies ici avoisinent ou dépassent la demi-heure. Le Cyprès blanc, achevé en 2004 et enregistré dans la foulée par l'orchestre commanditaire, n'est pas un Concerto pour alto, pas plus que La Maison de Sourd n'était un Concerto pour flûte. Dans un cas comme dans l'autre, le soliste n'émerge que tardivement de la masse orchestrale (ici au bout de 9 minutes) avec laquelle ne s'engage aucun dialogue. C'est plutôt l'orchestre qui sert de précieux écrin à l'alto, le protégeant, l'enveloppant, en développant ses résonances. Dans sa continuité organique, l'ouvrage est un vaste triptyque, retournant à sa calme et lumineuse méditation après un "milieu" plus agité commençant à l'entrée du soliste. En conclusion, l'agitation semble vouloir revenir brièvement, mais Le Cyprès blanc se termine par un épilogue pacifié d'une souveraine beauté lyrique et l'oeuvre donne d'un bout à l'autre la priorité à l'émotion, une émotion aussi intense que secrète qui n'est pas sans rappeler par instants celle qui émane des dernières oeuvres de Sibelius, compositeur que Dufourt admire infiniment. Vingt ans séparent Le Cyprès blanc de Surgir, la première oeuvre pour (très) grand orchestre de son auteur, et dont la création par l'orchestre de Paris se déroula en 1984 sous de mauvais auspices, face à un orchestre et à un public hostiles. Aussi l'enregistrement effectué alors (et toujours disponible semble-t-il) ne rendait-il nullement justice à l'oeuvre. La réalisation que voici s'imposait, elle est sans commune mesure avec la devancière, et Surgir brille ici enfin de tout son éclat. Conformément à son titre, c'est une grande page sauvage et véhémente, à l'issue des six minutes lentes introductives. Pas d'instrument soliste ici, mais, un rôle de premier plan réservé aux percussions que Dufourt a toujours cultivées avec prédilection (rappelons-nous son immense "Symphonie" en quatre mouvements pour les percussions de Strasbourg, Erewhon !). Elles enveloppent l'orchestre de leurs rafales, en ponctuent le discours de leurs déflagrations. Correspondant à ce contenu expressif dramatique et tendu, l'harmonie y est plus dissonante que dans Le Cyprès blanc, mais non moins belle ni moins riche. Les deux oeuvres se complètent admirablement, offrant un portrait exemplaire d'un des très grands compositeurs d'aujurd'hui.
Le Philharmonique du Luxembourg, devenu l'un des orchestres les plus spécialisés dans le répertoire contemporain (et le seul à affronter avec succès les défis posés par la musique d'un Xenakis) se surpasse ici, et l'on découvre également la dimension hors pair d'un Pierre-André Valade dont l'activlté nous était plus familière à la tête de petites formations. Il parvient à relever la gageure de ne jamais "couvrir" le velours somptueux de l'alto de Gérard Caussé.
Textes de présentation et prise de son sont à la hauteur du reste. Un CD incontournable pour quiconque s'intéresse à la musique d'aujour'hui. Quelle beauté !...

Harry Halbreich
Crescendo (décembre 2007)


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Détails

Référence
TIM1C1112
ISBN/ISMN
3377891311124
Instruments
Alto et grand orchestre
Editions
Autre
Support
CD
Genre
Contemporain
ISWC
N
Durée
61'01
Date de sortie
01/01/2006

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