30/03/2014 - Bruxelles (Belgique), Théâtre Royal de La Monnaie - Frode Olsen (le Père), Werner Van Mechelen (le Fils aîné), Stéphane Degout (Ory), Charlotte Hellekant (la Fille aînée), Patricia Petibon (la seconde Fille), Ffur Wyn (la plus jeune Fille)
Pour cette création mondiale, le compositeur Philippe Boesmans, qui a marqué l'histoire de l'art lyrique des trente dernières années avec Reigen, Wintermärchen, Julie et Yvonne, Princesse de Bourgogne, a souhaité que l'auteur et metteur en scène Joël Pommerat adapte sa pièce Au monde - que la Monnaie vous propose également au cours de cette saison dans sa version théâtrale - pour la transformer en livret de son nouvel opéra. Collaboration exceptionnelle entre deux créateurs contemporains parmi les plus importants, elle permet à Philippe Boesmans d'investir un nouvel univers littéraire après ceux de Schnitzler, Shakespeare, Strindberg et Gombrowicz, et à Joël Pommerat de s'engager dans la réalisation d'un deuxième projet musical à la suite de Thanks to my Eyes (d'après sa pièce Grâce à mes yeux) conçu avec le compositeur Oscar Bianchi.
www.lamonnaie.be
Prix
2015 International Opera Awards winners, prix de la création mondiale
Opéra
Huis clos familial
Au monde, de Philippe Boesmans, avec Patricia Petibon, Yann Beuron, Stéphane Degout.
Opéra Comique, Paris Ile, du 22 au 27 février.
Alors que certains de ses confrères de musique sérielle voulaient brûler les maisons d'opéra, le compositeur Philippe Boesmans a construit une œuvre lyrique forte et pénétrante. Son secret : aimer ses personnages, qu'ils soient positifs ou toxiques. Créé I'an dernier à la Monnaie, Au monde - son sixième opéra depuis Reigen en 1993 -, ne déroge pas à cette exigence dramaturgique. Tout en assumant la densité et l'humanité des êtres, le compositeur les plonge dans la plus grande tradition lyrique, fusionnant styles et emprunts, de Monteverdi à Strauss. Patricia Petibon, meneuse d'une splendide troupe vocale, affirme même que sa musique n'a jamais été aussi proche du Pelléas de Debussy. Autant dire que, dans ce huis clos familial étouffant inspiré de la pièce éponyme de Joël Pommerat, qui signe livret et mise en scène, une émotion tenace, froide, colle aux oreilles.
Olivier Olgan
Figaro Magazine
